Regards croisés, destins bordelais

Du 15 février au 11 mars 2013, l'exposition Regards croisés, destins bordelais offre un parcours photographique réalisé à Bordeaux au mois de janvier 2013 autour du thème de la diversité culturelle. Avec le soutien de la mairie de Bordeaux et sous le commissariat de Florent Mazzoleni, six photographes bordelais ont travaillé autour de ce thème durant trois semaines. De portraits posés en instants saisis et d'images numériques en clichés argentiques, un véritable tour du monde autour de la ville a été effectué. Ces images illustrent la manière dont cette diversité culturelle peut se manifester à Bordeaux en ce début d'année 2013.
Les cinq espaces d'exposition ont pour dénominateur commun d'être situés non loin de lignes de tram, qui serpentent à travers la ville, du nord au sud. Il s'agit des Coiffeurs de la Victoire, situé au 17, cours de l'Argonne, de l'escalier d'honneur de la Faculté de Bordeaux II, place de la Victoire, du Marché des Capucins, avec deux expositions, du restaurant L'Artigiano Mangiatutto au 6, rue des Ayres et de la librairie le Passeur, située au 9, avenue Thiers. Ces six expositions compléteront les quarante portraits des membres du Conseil de la Diversité, réalisés par Constant Formé-Bècherat et exposés place Pey Berland.
Pleines de vie ou mélancoliques, que ce soit des portraits, des clichés en noir et blanc, des peintures photographiques ou des compositions abstraites, ces images expriment le brassage culturel en vigueur à Bordeaux au début des années 2010. Elles traduisent avant tout le melting-pot d'une ville en mouvement et ouverte sur le monde tout en reflétant une poésie du quotidien. Ces photographies restent fidèles à la devise fondatrice de Jean Renoir, " plus c'est local, plus c'est universel ", à Bordeaux comme partout ailleurs dans le monde.

Biographie des six photographes:

- Rodolphe Martinez
Hall de la Faculté de la Victoire, ouvert tous les jours sauf le samedi et le dimanche, 8h-20h
Homme de radio, Rodolphe Martinez imagine en parallèle de sa profession, un univers photographique très intimiste, où les images s'imposent parfois comme de véritables peintures. Photographe plasticien, il déconstruit ses photos pour en faire de vrais tableaux, recomposant la matière première avec l'aide de couleurs primaires. Il utilise les techniques et les ressources de la peinture sur photo, du découpage, ou encore du collage, du polaroïd ou de la mosaïque. Son travail photographique et plastique aborde le thème des arbres et des figures figées que ce soit des mannequins, des statues ou des images issues des médias. Il aborde ainsi les thématiques du dialogue silencieux qui se noue entre le paysage urbain et les symboles, où les moindres détails trouvent leur importance. Evoluant entre peinture et photographie, il participe ainsi à une réécriture du réel sous forme de palimpseste.
http://www.rodolphe.jalbum.net/

- Mathias G'Bamy
Halle des Capucins, ouvert tous les matins, 5h-14h sauf le lundi
Educateur spécialisé à Bordeaux, Mathias G'Bamy a été saxophoniste au sein de différentes formations bordelaises. De son expérience musicale, il garde un sens de l'improvisation qu'il met en pratique dans ses photographies. Instantanés saisis sur le vif et portraits réalisés dans l'espace privé forment une identité photographique en harmonie avec sa ville. Il a eu le déclic du numérique lors d'un voyage en Guinée. Présentée dans le cadre de Regards Croisés, ses images illustrent des portraits de bordelais, qui mettent en avant un élément d'appartenance à leurs cultures d'origine. Mathias G'Bamy évoque ainsi un fragment du métissage culturel de la ville, où l'on croise des Togolais, des Sénégalais, des Anglais, des Algériens, des Marocains des Vietnamiens, des Italiens ou des Réunionnais. En scène ou dans la rue, ses images évoquent la diversité mouvante du paysage bordelais.
http://www.silversurfer.darqroom.com/

- Eric Chabrely
Librairie le Passeur, 9, avenue Thiers, ouvert du mardi au samedi, 10h-19h
Graphiste éclairé, voyageur aux semelles de vent, Eric Chabrely photographie l'indicible auquel il insuffle une sensibilité très personnelle. Conjuguant onirisme et abstraction, ses images, que ce soit un volcan hawaïen, des affiches voltaïques, un musicien malien, des rochers islandais ou l'écume des vagues atlantiques, rendent visibles nos vies minuscules comme l'écrivait Pierre Michon. Pour cette série  Regards Croisés, il imagine la basilique Saint Michel comme épicentre de la diversité ethnique. Partant du réel et de la basilique photographiée, chacun de ses flocons représente la figure de l'unique au sein la multitude. Dans ce travail, il n'est plus question d'origine ou de race, mais d'individus en convergences. Ceux-ci sont uniques mais participent au même mouvement collectif. Au sein de cette mécanique des flux ou de cette attraction magnétique, ses photos illustrent une abstraction tangible. Une fois tombées sur le sol, ses compositions abstraites se révèlent. Apparaît alors un nouveau paysage en mutation, des flocons hexagonaux aux regards croisés.
http://www.chabrely.com/

- Ono Ah-Siong
Halle des Capucins, ouvert tous les matins, 5h-14h sauf le lundi
Photographe et vidéaste, Ono Ah-Siong découvre très tôt son amour pour les images fixes. Originaire de l'île Maurice mais ayant grandi à Bordeaux, il est confronté à une multitude d'influences culturelles, qu'elles viennent de l'Océan indien ou de l'espace atlantique. A l'aise dans les portraits, les photos posées et le monde du stylisme et de la mode, il compose un univers personnel où le métissage et les croisements sont souvent les maîtres mots. A l'aise dans le registre du numérique et de ses nombreuses évolutions, il laisse libre cours à une imagination débordante, utilisant ses nombreux modèles au sein de photos patiemment composées. D'un quartier l'autre, sa quête de couleurs et de lumière lui fait sillonner appareil en bandoulière, une ville dont il connaît les moindres perspectives.
http://www.facebook.com/pages/photography-by-ono/

- Hakim Kebaili
Restaurant Artigiano Mangiatutto, 9, rue des Ayres, ouvert tous les soirs à partir de 19h30, sauf le dimanche
Discret et passionné, Hakim Kebaili s'adonne à la photographie depuis plus d'une vingtaine d'années. Dans ses photos, la sobriété et le sens du détail s'imposent avec une évidence rare. Etablissant un dialogue émouvant entre l'humain et la ville, Hakim Kebaili livre des images sensibles sur un monde aux valeurs en mutation permanente. Son travail en noir et blanc procure un apaisement et conforte le caractère authentique de ses images. Citoyen du monde et ouvert sur celui-ci, Hakim Kebaili évolue les yeux fixés sur l'autre par objectif interposé. Son expérience d'éducateur apporte un regard sans complaisance sur notre ville, où la beauté, l'authenticité, la laideur, la simplicité et la misère se confrontent, parfois sur une même image. Sans détours mais avec beaucoup de précision, ses photos de la série Regards Croisés évoquent les contrastes inhérents à une ville ouverte sur le monde.

- Samuel Yung-Hing
Salon Coiffeurs de la Victoire, ouvert du mardi au samedi 10h-19h
Jeune photographe martiniquais, Samuel Yung-Hing évolue à la croisée de la tradition et d'une société contemporaine en mouvement perpétuel. Il confronte ainsi les madras martiniquais et les danses traditionnelles créoles à l'architecture, parfois brutale des grands ensembles et à la linéarité froide d'une ligne de tramway. En quête de chaleur, d'un sourire ou d'un halo de lumière, ses images, posées ou spontanées, évoquent le quotidien d'un jeune homme de vingt ans évoluant pleinement dans son époque numérique. Samuel Yung-Hing illustre la manière dont un photographe s'approprie son environnement immédiat, dans ses trajets, ses trajectoires et ses rencontres, même les plus inattendues.
http://www.samuel-y-h-photographie.book.fr/